LOUISE SERBAN-PENHOAT, Coureuse élite française et commentatrice UTMB® LIVE 2025
Sa nouvelle aventure et son nouveau rôle en tant que commentatrice UTMB Live, son avis sur l’importance de diffuser des courses de trail en direct et sur le développement du trail féminin... Nous avons posé quelques questions à Louise !
Tu es reconnue pour ta carrière de traileuse de haut niveau. Qu’est-ce qui t’a donné envie de passer de l’élite des sentiers à la cabine de commentatrice cette saison ? Qu’est-ce qui t’a motivée à rejoindre l’aventure UTMB Live ?
Cette année a été assez particulière, car je me suis blessée en début d'année, ce qui a bouleversé toute ma saison. C'était une blessure nécessitant un minimum de six mois de récupération, voire jusqu'à un an avant de retrouver mon niveau. J'avais donc plus de temps, même si la rééducation demandait beaucoup d’investissement. J'ai également pris la décision de rester à Annecy et, lorsque l'opportunité de faire ces lives s'est présentée, j'ai réalisé que c'était une chance incroyable de vivre les événements et les courses d'une manière différente, de l'intérieur. J'ai vu cela comme une belle opportunité à saisir, un moment privilégié à partager. Avec Yoann et Margaux, cela a été une expérience formidable, qui m'a poussée hors de ma zone de confort, notamment en tenant un live de onze heures. Ce fut un beau défi à relever, une expérience enrichissante.
En tant que commentatrice, quel est ton rôle pendant une retransmission en direct ? Comment prépares-tu tes interventions avant une course comme le Chianti Ultra Trail ? Quelle est ta façon d’animer le live et de faire vivre la course aux spectateurs ?
Le rôle était finalement assez partagé. Pour le Chianti Ultra Trail, nous avions chacun un petit rôle attribué. Yoann, grâce à son expérience d’animateur, a pris en charge le live, en relançant les discussions et en apportant de l'énergie, un rôle que Margaux et moi n’avions peut-être pas naturellement, étant donné qu’il s’agissait de notre premier live. Il a donc naturellement assumé ce rôle. De mon côté, mon objectif était plutôt d'apporter un regard d’athlète, en partageant ce que peuvent ressentir les coureurs sur le moment, leurs émotions, leur état au fil de la course, et en partageant aussi des informations sur certains athlètes que je connais un peu plus personnellement. L'idée était vraiment d'apporter cette vision de l'intérieur. Pour préparer nos interventions, nous avons pris le temps, avec Margaux, d'étudier tous les athlètes en lice, d’analyser les difficultés et les exigences du parcours, d’identifier les favoris mais aussi les outsiders. Nous avons aussi analysé la préparation de chaque athlète pour mieux comprendre leur état de forme. Nous avons aussi cherché des informations sur tout l’environnement de la course – le pays, la ville, la région – afin d'ajouter quelques anecdotes culturelles et ainsi enrichir les moments où il y avait moins d’action sur la course.
Pourquoi est-ce important, selon toi, de proposer des diffusions en direct sur des courses de trail ? Que penses-tu de l’évolution de la médiatisation de notre sport grâce à UTMB Live ? Quel impact cela a-t-il sur la communauté trail et le développement de la discipline ?
Je pense qu’il est essentiel de diffuser en direct les courses de trail, car il existe une idée préconçue selon laquelle ces épreuves sont longues et monotones, et que le podium est rapidement joué dès le départ. Pourtant, le trail est plein de rebondissements, surtout sur des courses de longue distance où tout peut arriver : crampes, chutes, problèmes de nutrition... Rien n’est joué tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie. Ces retransmissions permettent aussi de rendre le trail plus visible, d’inspirer de nouveaux participants et de donner envie à davantage de personnes de s’y engager. La diversité des animateurs et commentateurs, venant de différents horizons, enrichit l’expérience des spectateurs et rend ces lives encore plus captivants. Il est donc important que ce sport bénéficie d’une meilleure médiatisation pour susciter toujours plus d’engouement.
UTMB Live veille à offrir une couverture égalitaire entre les femmes et les hommes sur les courses. Toi qui connais le circuit élite, quel regard portes-tu sur la progression du trail féminin ces dernières années ? Est-ce une dynamique que tu ressens aussi dans ton rôle de commentatrice ?
C'est un sujet particulièrement intéressant. Lors d'une conférence ce matin, il a été souligné que les femmes ne représentent que 33 % des inscriptions aux trails. Il est donc essentiel, à travers ces lives, de véhiculer des messages encourageants, de montrer que les femmes peuvent s'inscrire, relever ces défis et se dépasser. Même si la progression reste lente, elle est bien réelle et doit être soutenue. Il est crucial de continuer à mettre en avant les athlètes féminines pendant les retransmissions, de montrer l'intensité des compétitions et les performances remarquables des coureuses, qui réalisent des courses incroyables à des allures impressionnantes. En valorisant davantage les femmes, on peut inspirer et encourager encore plus d’entre elles à oser s’inscrire à des trails.
Tu as commenté le Chianti Ultra Trail by UTMB ce week-end et d’autres grands rendez-vous sont à venir cette saison. Qu’est-ce qui t’enthousiasme le plus dans cette nouvelle aventure avec UTMB Live ? Un souvenir ou un moment fort que tu espères vivre derrière le micro ?
Le Chianti Ultra Trail by UTMB a été ma première expérience, et c'était incroyable de débuter sur une course rassemblant les trois derniers vainqueurs de l'UTMB. Rien que cette première épreuve me laisse un souvenir marquant, d'autant plus que la course féminine a été riche en rebondissements et s'est conclue par des arrivées chargées d’émotion. C'est exactement ce que j’espère retrouver lors des prochains lives : des moments intenses, des arrivées chargées d’émotion et le plaisir de partager ces instants avec les autres commentateurs. Ce fut un vrai bonheur de vivre cette expérience aux côtés de Margaux et Yoann, et j’espère revivre d’autres moments aussi forts derrière le micro. En tout cas, c’était une expérience inoubliable, alors un grand merci !
